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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/186

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on trouve au bazar d’Athènes tout un petit monde grouillant, qui vit à la grâce de Dieu, un peu d’aumônes, un peu de larcins furtivement faits. Ce sont les enfants trouvés. L’assistance publique les met en nourrice jusqu’au moment où ils peuvent se tenir sur leurs jambes ; alors on leur dit de marcher tout seuls. Rien ne les empêche d’arriver aux honneurs, s’ils réussissent à vivre. Les Grecs n’ont point contre les bâtards le préjugé absurde de nos paysans et de certains bourgeois. Le fameux Karaïskakis était bâtard, comme Romulus, et fils d’une religieuse.


VI


L’esprit de famille.


Il y a fort peu de Grecs qui aient un nom de famille. Le nom de baptême leur suffit. Mais comme on compte dans le royaume trente mille Basile, autant d’Athanase, autant de Pierre, autant de Georges, autant de Nicolas, sans parler des Aristide et des Thémistocle, chacun ajoute à son nom ou un sobriquet, ou le nom de son père. On s’appelle Pierre, fils de Nicolas, ou Nicolas fils de Jean, ou Pierre l’Albanais, ou Pierre de Nauplie, ou Basile le Noir, ou Georges le Court. Les Mavromichalis, la plus grande famille du Magne, devraient s’appeler en français Noir Michel.

La variété infinie de ces noms qui se forment arbitrairement empêchera longtemps la naissance de