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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/202

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Corinthe pouvait devenir en peu de temps une ville de commerce et l’un des principaux marchés de l’Orient. Elle a deux ports qui suffisent à la marine marchande : les bateaux du Lloyd abordent tous les jours à Loutraki et à Calamaki. Athènes n’est pas sur le grand chemin du commerce, et les navires se détournent de leur route lorsqu’ils sont forcés d’y relâcher. Mais Athènes s’appelle Athènes.

Lorsque le roi vint s’y établir avec toute l’administration centrale du royaume, la capitale n’était qu’un village en ruine entouré d’une plaine aride. On bâtit à la hâte une maison qui servit de palais ; la cour s’installa comme elle put dans les baraques voisines ; les employés campèrent.

Si, à ce moment du moins, on avait consulté le sens commun, on eût placé Athènes au Pirée. La capitale d’un peuple de marins doit être un port de mer, et, puisque tout était à faire, il n’en eût pas coûté plus cher pour créer une ville ici plutôt que là. Le Pirée d’ailleurs est beaucoup moins malsain que l’emplacement qu’on a choisi. Mais la santé publique, aussi bien que l’intérêt du commerce, dut céder à l’archéologie. Si le roi avait pu coucher dans le lit de Sophocle, il se serait cru capable d’écrire des tragédies.

Athènes s’agrandit rapidement, comme avaient fait Égine et Nauplie. Les Grecs sont très-entreprenants, et toujours prêts à bâtir. L’affluence des gens sans domicile qui occupaient et sollicitaient des places éleva si haut le prix des loyers, que les constructeurs de maisons firent de beaux bénéfices. Ce n’était pas une mauvaise opération que d’emprunter à douze