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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/201

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maison de Capo d’Istria n’est plus habitable. Y entre qui veut ; la porte est enfoncée ; les fenêtres n’ont plus de vitres ; une grosse vigne, qui grimpait autrefois le long du mur, rampe à terre au milieu de la cour.

Les insulaires d’Égine, pour se fixer au bord de la mer et peupler la ville de Capo d’Istria, avaient abandonné l’ancien chef-lieu situé sur une montagne. Il y a donc, dans une île de trois lieues de long, deux villes ruinées, dont l’une est complètement déserte, et l’autre compte un habitant par deux maisons.

Nauplie grandit à son tour : la foule s’y porte, les rues se tracent, les maisons s’élèvent. Au mois de décembre 1834, le gouvernement se transporte à Athènes, et c’en est fait de Nauplie.

C’est le roi Othon, ou plutôt c’est son père, qui a voulu qu’Athènes devînt la capitale du royaume. On a fait là un choix plus archéologique que politique. La capitale eût été beaucoup mieux placée à l’isthme de Corinthe, au centre du royaume, entre l’Orient et l’Occident, à cheval sur deux mers. Elle eût été plus près de Trieste, de Marseille et de Londres, sans être plus loin d’Alexandrie et de Constantinople. Les bâtiments perdent deux jours à doubler le Péloponèse. La plaine de Corinthe est d’ailleurs plus fertile que celle d’Athènes, le climat y est plus doux, l’air plus sain, l’eau plus abondante. Mais le roi s’imaginait sans doute qu’il deviendrait un grand général dans le pays de Miltiade, un grand marin dans la patrie de Thémistocle, un profond politique dans la ville de Périclès.