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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/294

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Mais lorsque l’État, sur 800 000 hectares de terres arables qu’il possède, n’est jamais parvenu à en faire cultiver 150 000, il est absurde d’enlever 7 ou 8000 hommes à l’agriculture. Lorsque le budget des travaux publics est nul, il est absurde de dépenser plus de 4 millions par an pour le budget de la guerre. Lorsque le pays ne produit pas de chevaux, il est absurde d’aller acheter en Turquie 300 ou 400 chevaux qui ne traînent ni voiture ni charrue.

Les mêmes observations s’appliquent aux dépenses du ministère de la marine. La marine marchande du royaume n’a pas besoin d’être protégée : si elle en avait besoin, ce n’est pas la flottille de l’État qui pourrait y suffire ; car les marchands grecs courent sur toutes les mers du monde, et les chaloupes canonnières du roi se reposent sur leurs ancres dans les petits ports de la Grèce. Les 1150 hommes qui composent le personnel de la marine seraient beaucoup plus utilement embarqués sur des bâtiments de commerce, et les dépenses qui se font tous les ans pour le matériel trouveraient sans peine un emploi plus utile.

Si la Grèce était organisée comme les îles Ioniennes, qui n’ont ni roi, ni flotte, ni armée, elle réaliserait tous les ans sur ses dépenses un bénéfice net de 6 500 000 drachmes. Une moitié de cette somme servirait à payer la dette étrangère : le reste pourrait être employé aux travaux publics.

Ce serait de l’argent placé à cent pour cent.