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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/306

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organisant le brigandage contre nos alliés et la piraterie contre nos flottes. Son bâtiment à vapeur, l’Othon, a été réparé à nos frais en 1852 dans le port de Toulon : en 1854, l’Othon, s’il avait osé, se serait servi de ses canons contre nous.

Dans presque toutes les affaires dangereuses où le roi a engagé son peuple, on trouve, à bien examiner les choses, que la cour avait un intérêt personnel à compromettre le pays.

Voici en deux mots l’affaire Pacifico. Un jour de vendredi saint, la canaille d’Athènes, qui avait l’habitude de brûler un juif en effigie, et qu’on voulait priver de ce divertissement orthodoxe, s’en consola en dévalisant la maison d’un juif portugais protégé par l’Angleterre. Lord Palmerston réclama une indemnité que la cour refusa obstinément. Pourquoi ? Parce que le foreign-office réclamait en même temps des sommes assez importantes dues par la cour à des citoyens anglais qui lui avaient vendu des terrains.

L’affaire King est tout aussi complexe. M King est sujet américain, ministre protestant, consul des États-Unis, homme paisible s’il en fut, marié à une grecque, père de sept ou huit enfants. Il recevait chez lui quelques habitants d’Athènes, et il se donnait le plaisir innocent de les convertir un peu. Au mois de mars 1851, un petit désordre eut lieu dans sa maison. Un grec, plus orthodoxe que les autres, l’interrompit par des injures ; un bruit épouvantable s’ensuivit dans la maison du bonhomme, qui crut sa vie menacée et courut au grenier hisser le pavillon américain. La foule eut assez de modération pour ne pas emporter ses meubles : on se souvenait encore de