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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/307

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l’affaire Pacifico. Mais, un an après, le 4 mars 1852, M. King, contrairement aux lois du pays, qui prescrivent la tolérance, fut condamné à quinze jours de prison et au bannissement. Il se rendit en prison. L’Amérique demanda justice de la Justice. Le gouvernement grec refusa la satisfaction qu’on réclamait. Pourquoi ? Parce qu’il devait, d’autre part, à M. King une somme de plus de 400 000 francs. Voilà pourquoi l’on avait essayé de bannir M. King. Voilà pourquoi l’on refusa toute satisfaction à l’Amérique jusqu’au jour où le roi aperçut au Pirée une frégate et une corvette américaines. Étrange gouvernement, qui ne respecte le bon droit que lorsqu’il est représenté par des canons ! C’est ainsi que certains hommes respectent la justice lorsqu’elle s’habille en gendarme.


V


Politique au dedans. ― Chefs de brigands à la cour. ― Le brigandage est une arme politique. ― La torture employée contre les amis de l’opposition. ― Crimes épouvantables dénoncés à la chambre des députés, et impunis. Le roi pardonne tout à ceux qui lui sont dévoués.


La cour n’est pas plus scrupuleuse au dedans qu’au dehors, avec les sujets qu’avec les étrangers.

Le roi ne rougit pas d’avoir auprès de sa personne des individus mal famés et suspects de brigandage. Les Grivas, qui sont depuis quelques années en grande faveur, dirigent dans le Nord certaines bandes d’hommes hardis et dévoués.