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Le premier est le mot drachme ;

Le second, le mot lepta.

On peut affirmer, sans faire un paradoxe à la façon de Figaro, que ces deux mots sont le fond de la langue. L’usage et l’abus qu’on en fait prouvent abondamment que le peuple grec a le génie du commerce.

Un étranger qui tomberait à Athènes vers minuit, au mois de juillet, ne serait pas médiocrement surpris de trouver les rues couvertes de manteaux. S’il croyait qu’on a fait une telle jonchée en son honneur, et s’il s’avançait étourdiment à travers cette friperie, il sentirait le sol s’agiter, il verrait des bras et des jambes sortir de terre, et il entendrait un concert de grognements énergiques.

Le peuple a l’habitude de coucher dans les rues depuis le milieu de mai jusqu’à la fin de septembre. Les femmes dorment sur les terrasses et sur les toits, à la condition que les toits soient en terrasse.

On a pu remarquer que les femmes tiennent peu de place dans ce chapitre : c’est que les femmes tiennent peu de place dans les rues. Elles sortent rarement, et c’est pour rentrer au plus vite. Jamais elles ne vont au bazar. Les hommes ont conservé ce privilège depuis la domination turque, ou plutôt depuis l’antiquité.

La voie publique est, pour les Grecs du sexe fort, un salon et une chambre à coucher. Pourquoi leur chambre n’est-elle jamais faite ? Constantinople est peut-être la seule grande ville qui puisse enlever à Athènes la palme de la malpropreté. On rencontre