Aller au contenu

Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans les rues ici un corbeau mort, là une poule écrasée, plus loin un chien qui se décompose. Je crois, en vérité, que, si un cheval de fiacre venait à mourir devant le café de la belle-Grèce, le Tortoni d’Athènes, on laisserait aux vautours le soin de l’emporter.

La police permet aux particuliers de creuser de grands trous à chaux devant leurs maisons, au risque de faire cinq ou six Décius tous les soirs. Elle laisse séjourner des flaques d’eau dans les rues : on n’a jamais songé à couvrir ce grand fossé qui traverse le beau quartier de la ville. Il y a plus : le pont qui joint les deux rives de ce cloaque, devant l’Imprimerie royale, a perdu, il y a huit ans, une traverse de bois, et rien n’est plus facile que de s’y casser la jambe. La planche qui manque pourrait être remplacée pour deux drachmes ; mais personne n’y a jamais songé.

Les rues sont éclairées à l’huile, excepté les nuits où l’on compte sur la lumière de la lune. Si l’almanach se trompe ou si la lune se cache, il est permis à tous les Athéniens de se rompre le cou.