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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/381

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La province copie comme elle peut les mœurs de la capitale.

Deux voyageurs que je pourrais nommer arrivent un matin dans une des préfectures du nord de la Grèce ; ils avaient besoin des autorités ; ils vont les voir en costume de voyage, c’est-à-dire en guenilles. À la porte du préfet, l’un des deux compagnons découvrit dans sa poche une paire de vieux gants blancs. « brillons, » dit-il à l’autre. Et chacun mit un gant. Le lendemain toutes les autorités de la ville leur rendirent leur visite. Chacun de ces messieurs avait mis un gant. Le préfet s’informa timidement de la politique et de la mode ; mais personne n’osa demander depuis quand on ne mettait qu’un gant à la fois.


VIII


Les misérables. ― Mendiants d’Athènes. ― Les Albanais de Pavlitza. ― Pour acheter un mari ! ― L’écharpe d’une vieille femme. ― Pas de pain ! ― Une nuit de réflexions. ― Caravane d’émigrants. ― Un chant populaire. ― Service désintéressé.


La mendicité est permise dans tout le royaume de Grèce. Les mendiants parcourent en tous sens la ville d’Athènes : les uns s’adressent aux passants dans les rues ou sur les promenades, les autres vont de maison en maison. S’ils trouvent la première porte ouverte, ils entrent dans la cour et crient d’une voix lamentable. Si personne ne leur répond, ils pénètrent dans les corridors ; s’ils ne rencontrent ni les