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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/397

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faire honneur à ses hôtes. À peine étions-nous assis sur ces trois merveilles de Kerésova, qu’un domestique du parèdre nous apporta sur un plateau trois tasses de café, un pot de confitures avec une seule cuiller, et un grand verre d’eau pour trois. On ne sert jamais le café sans un verre d’eau. Pour une personne, on apporte un verre de petite taille, un plus grand pour deux, un très-grand pour trois, un énorme pour quatre ; l’on arrive, par cette progression, à des verres de la capacité d’un litre. Il serait peut-être plus simple de donner un verre à chaque personne, suivant le précepte d’un sage de la Grèce, qui a dit :

Mon verre n’est pas grand, mais je bois dans mon verre ;


mais on n’y a jamais songé.

Tandis que nous buvions tour à tour à la même coupe, la rue se mit à passer à travers notre chambre : hommes, femmes, enfants, accouraient pour nous considérer. Un jeune indigène, qui avait voyagé, comme Ulysse, dans la Méditerranée, et qui savait un peu d’italien, accourut engager la conversation avec nous ; et tous ses amis de se grouper alentour, d’écouter sans comprendre, d’ouvrir de grands yeux et de grandes oreilles. Nous étouffions. Le marin nous parla d’aller voir la danse, et nous ne nous fîmes point prier : il nous délivrait.

Nous eûmes bientôt grimpé jusqu’au haut du village. La plate-forme où l’on dansait pouvait contenir cinq cents personnes : il y en avait mille, dieu sait à quel prix ! Au milieu était la danse, les spectateurs alentour. Mais à chaque instant un spectateur