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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/49

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LES HOMMES.

tre d’école s’empara de nous et se mit à nous faire les honneurs de son village, en nous énumérant toutes les gloires mythologiques du pays :

« Cette montagne couverte de neige, c’est le Cyllène, où naquit Mercure. C’est ici que dans son enfance il vola les bœufs d’Apollon, et, tandis qu’Apollon faisait la grosse voix pour le forcer de les rendre, il trouva moyen de lui dérober son carquois.

— Et vos élèves, lui demandai-je, sont-ils encore dans les mêmes principes ?

— Non pas précisément, mais il en reste quelque chose : mauvais exemple porte toujours ses fruits. C’est là-bas, derrière l’église, qu’Hercule atteignit la biche d’Érymanthe. » En effet, nous apercevions le sommet de l’Érymanthe, et, sans faire tort au mérite incontestable d’Hercule, je ne pensais, je l’avoue, qu’à ces vers charmants d’André Chénier, le dernier des poètes grecs :


Ô coteaux d’Érymanthe ! ô vallons ! ô bocage !
Ô vent sonore et frais qui troublais le feuillage,
Et faisais frémir l’onde, et sur leur jeune sein
Agitais les replis de leur robe de lin !

. . . . . . . . . . . . .


Ô visage divin, ô fêtes, ô chansons !
Des pas entrelacés, des fleurs, une onde pure,

Aucun lieu n’est si beau dans toute la nature.


« Monsieur, me disait le maître d’école, en descendant par la maison de M. le maire (le parèdre) vous arriveriez à Gortyne, qui fut la patrie du dieu Pan. C’est à nos ancêtres qu’il inspirait une terreur panique. Vous savez que c’est là-bas, sur les bords