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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/79

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Quatre années se passent. Le général avait épuisé ses dernières ressources ; le gouvernement refusait obstinément de lui payer la solde qui lui était due. Le ministre de la guerre, honteux du rôle qu’on le condamnait à jouer, alla dire de lui-même au général Morandi : « Mettez une saisie sur mon traitement : il faudra bien que votre affaire arrive devant les tribunaux. »

En première instance, M. Morandi fut condamné. Le gouvernement avait intimidé les juges : on les menaça d’une destitution. Le plus honnête des trois venait de se marier ; sa femme était enceinte, il craignait de perdre sa place, et il vota contre sa conscience.

En cour d’appel, M. Morandi gagna. Le gouvernement se pourvut en cassation et perdit. Tout le monde croyait que M. Morandi allait enfin obtenir justice : on se trompait. Le pouvoir exécutif refusa d’exécuter le jugement ; et l’on fit dire au général qu’il pouvait recommencer les poursuites et faire saisir le traitement du ministre ; qu’après tous les jugements, les sentences et les arrêts, il reviendrait toujours au même point.

On parlait autrefois de la justice turque : M. Morandi a fait à ses dépens l’épreuve de la justice grecque.

L’école française d’Athènes est mal connue en Grèce, peu connue en France. Voici, en quelques mots, toute son histoire.

En 1846, M. de Salvandy, ministre de l’instruction publique, convaincu que l’académie de France à Rome était une institution utile aux arts, résolut de