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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/80

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fonder en Grèce une école parallèle, dans l’intérêt des lettres. Il fut décidé que les membres de l’école seraient choisis parmi les jeunes professeurs de l’université, qu’ils resteraient à Athènes deux ou trois ans, et qu’ils profiteraient de ce séjour pour visiter l’Italie et une partie de la Turquie.

Les premiers qui débarquèrent en Grèce furent assez embarrassés : ils ne savaient pas précisément ce qu’ils y venaient faire. Les uns se mirent à apprendre le grec moderne avec un vieux professeur athénien que la France payait fort bien ; les autres s’amusèrent à enseigner le français à quelques étudiants de l’université d’Athènes ; les uns voyagèrent, les autres restèrent au logis ; tel prépara de grands travaux, tel autre ne fit rien, ou peu de chose.

Depuis cette époque, les Grecs se sont fait une idée arrêtée sur le but et l’utilité de l’école. Les uns s’imaginent qu’on y vient tout exprès pour étudier pendant trois ans le grec moderne, qui est la plus belle langue du monde ; les autres se sont mis dans l’esprit que la France faisait hommage de cinq ou six professeurs de français à la jeunesse d’Athènes, qui est la plus brillante jeunesse de l’Europe ; d’autres enfin se persuadent que cette institution n’a pas d’autre utilité que d’introduire en Grèce quarante mille francs d’argent français tous les ans.

En France, l’école avait contre elle un bon nombre d’ennemis, que je ne blâme pas. Les gens économes pouvaient sans injustice blâmer une institution assez coûteuse et qui semblait assez stérile.