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Page:Achille Essebac - Luc.djvu/149

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LUC
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bout dé sa petite langue malicieuse et remuante ; mais elle se retint à quatre parce que Julien était là et qu’il ne plaisantait pas, lui. Ce pourquoi du reste, Mme Marcelot tolérait sous son égide une intimité sans inquiétude.

Et tout l’attrayant problème se posait devant elle, auquel elle craignait de trouver une solution. Elle n’était pas effrayée d’en bouleverser les chiffres, oh ! non, sa réserve n’allait pas jusqu’à vouloir ignorer que tous les jeunes hommes rencontrés à droite, à gauche dans son monde, se vantent d’avoir — quitte à n’en rien faire — une « amie » et en parlent à mots très découverts. Bien qu’elle ignorât encore totalement à quelles extrémités pouvait conduire la simple affirmation de cette possession, elle imaginait des combinaisons très délicates et très délicieuses aussi — comme toutes les choses qu’on lui défendait étant petite, comme toutes celles aussi, aimables et séduisantes, vers quoi sa mère retenait son élan en lui disant :

— Nine, ma chérie, je t’assure que ce n’est pas convenable…

Et Nine s’arrêtait ; mais l’image restait en face d’elle, épanouie et joueuse et impénétrable, de ces mystères qui plus tard…

Luc répondait aux questions de Jeannine, et Mme Marcelot grondait que sa fille empêchât de dîner le petit comédien et se répandît en tant de questions. Quelques-unes trahissaient une préoccupation si profonde et si troublante que Julien se hâtait d’y répondre pour épargner à Luc l’embarras d’une hésitation qui eût singulièrement aggravé leur audace. Elles parais-