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Page:Achille Essebac - Luc.djvu/192

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LUC

feriez sûrement pas peur comme elle que j’aime de tout mon cœur pourtant ?

« Non, je n’ai pas tant de femmes que vous croyez et je ne fais pas que ça ; mais c’est gentil tout de même quand l’occasion se présente et que je puis sans crainte embrasser fort les lèvres dont je suis gourmand. Les vôtres sont-elles bonnes comme je le crois, petite Fanchette ? Si j’étais Chérubin pour de bon me laisseriez-vous m’en assurer, dites ? Non, je ne comprends pas bien ce que vous voulez me dire ; où donc avez-vous appris cela ? je ne suis pas si calé que vous, j’aime mieux vous l’avouer ; mais pour sûr vos jolis bras, vos lèvres et tout le reste, curieuse qui vous connaissez mieux que moi, feraient mes délices.

« Allons, Chérubin, puisque vous tenez à cet éphémère Chérubin, Chérubin met sa bouche gourmande… où vous dites pour que soient bien aise Votre Gentillesse et bien heureuses les lèvres de votre petit ami :

Luc.


« Je suis tout navré de votre départ à la campagne. Je comprends que mes lettres ne puissent désormais vous parvenir, mais je n’ai pas les mêmes raisons que vous et j’attends les vôtres. En attendant votre retour, j’en accuserai réception, dans le Journal, à Fanchette, et je garde un certain espoir de réaliser peut-être un jour toutes les folies que vous me faites écrire. Qui sait, Fanchette ?

Chérubin. »