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Page:Achille Essebac - Luc.djvu/203

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LUC
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d’où jaillit, de la souffrance, le fruit criminel qui, dans son sein, recèle les tares des lamentables générateurs ; ce qui, sans cesse, accroît la chaîne meurtrie de la douleur et jette, pâture dolente et geignante, des âmes et des corps, toujours, au minotaure social, au lévite menaçant, au juge sans pitié, au soldat brutal, à l’usinier égoïste, au financier forban !… Pauvres êtres, pauvres âmes qui, en la splendide sérénité du néant, sommeillent dans le Non-Etre paisible et que le rut d’un monsieur ivre et d’une femelle hystérique vient tirer de là, de LA !…

Ah ! Dieu, ah ! Dieu, immorales les tendresses de Robert et d’Édouard ? Et Prêcher, et Juger, et Tuer, et Affamer, et Voler donc ?…

Nine n’a qu’à se pencher, après La Bruyère, pour voir sous les chaumes, même dans les champs heureux de Normandie, ce qu’elle fait de l’homme LA NATURE dont partout et en tout cet homme se réclame quand elle flatte ses instincts et sa cupidité, sauf à la rejeter dès qu’elle les dessert…

Puisque tu nous veux gaver de sexes assortis et que le lycée ou le collège ne doivent pas renouveler Thèbes ou Lesbos, pourquoi, société imbécile, pourquoi tes vierges ne sont-elles pas le refuge naturel offert aux jeunes hommes dès les premières émotions de la chair ? Pourquoi, elles-mêmes, fleurs, ne trouvent-elles pas en la fraîcheur fécondante qui s’épuise loin d’elles, l’impérieuse communion vers quoi tendent éperdûment leurs corolles épanouies ? Et pourquoi, société bégueule et bonne mère, ne reste-t-il aux éphèbes reclus dans tes collèges, — puisqu’on l’a osé dire, — que la ressource de trouver,