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Page:Achille Essebac - Luc.djvu/209

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LUC
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Julien pouvait craindre. Il se sent capable, pour son petit ami, des pires capitulations ; et le doute envahit son être dans l’angoisse d’une interrogation à laquelle il n’ose se répondre à soi-même si l’amitié qui l’attache à Lucet n’est pas d’une violence supérieure à l’amour qu’il promit à Jeannine… Ils éclatent tout à coup au plus profond de son être, ces sentiments dont la marche sournoise vient d’atteindre son cœur sans qu’il eût pris le temps de s’en défendre… Et cela est, comme une catastrophe horrible est, comme un mal incurable est, — inéluctable et sans remède !

Et dans ce carrefour angoissant où se débat l’incertitude de son âme qui réprouve et souffre des affinités plus matérielles de son cœur, ce n’est pas assez du trouble de son amour, il lui faut douter encore de ceux qui le torturent et se défier de ces deux êtres également chéris, Nine et Lucet…

Julien se souvient de Luc en extase devant le portrait de Nine. Il ne se veut pas étonner de l’abandon charmant du jeune amoureux, mais l’homme primitif en lui reparaît qui entend défendre son bien et couve des jalousies, des rancunes, des haines, des vengeances contre celui assez hardi pour essayer de le lui ravir, celui-ci fût-il Lucet !

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Tous les personnages notables de Pont-de-PArche, sauf M. le Doyen qui avait été d’autres raouts et dont le Mariage de Figaro eût troublé l’orthodoxie, reçurent une invitation.

Après midi, des grands breaks aux joyeuses sonnailles de clochettes et de grelots emmenèrent les