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Page:Achilles Essebac - Partenza-vers la beauté.djvu/77

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PARTENZA…

Sur la route nous croisons des voiturées d’ulsters et de casquettes jaunes à carreaux des Cooks’tourists, Bædeker en mains, qui vont à leur tour, tandis que nous rentrons dans Gênes, visiter le Campo Santo. Il y aurait, pour eux, ample moisson de souvenirs sur les monuments du cimetière, toutes choses menues et fragiles, faciles à détacher pour ces iconoclastes grands collectionneurs de futilités, démolisseurs persévérants et tenaces des statues et des monuments. Sans doute, leur admiration va se porter tout entière du côté des tours de force insignifiants ; ils passeront vagues devant les archanges insexués, aux corps fuselés serrés dans les plis de leurs dalmatiques, aux beaux yeux égarés vers des régions sereines que leurs ailes éployées semblent vouloir atteindre ; monuments merveilleux, ceux-ci, qui déjà, dans mon esprit, se classent, effaçant la mesquinerie des gravures de modes, planant de toute la calme beauté de leurs visages adolescents, de toute la perfection de leurs hiératiques attitudes, dans la splendeur des marbres-diamantés.

Du sculpteur inspiré songes harmonieux,
Muets à notre oreille et qui chantent aux yeux.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Il est midi ; des clochers, glissent sur les toits aux tuiles roses et tombent dans les rues éclaboussées de lumière, les douze coups lentement chantés, graves, sévères, et fêlés aussi comme les voix de leurs sœurs les cloches du matin. Ils prennent une forme palpable ces coups répétés à l’infini, recommencés par un campanile quand un autre vient d’achever le martèlement