Aller au contenu

Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/309

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mérite surtout d’être pris en considération, les blocs, au lieu d’avoir conservé leurs arêtes et leurs angles tranchans, devraient être plus ébréchés et plus arrondis que ceux des moraines actuelles, à raison du long trajet qu’ils auraient eu à parcourir, et pendant lequel ils auraient dû s’écorner et s’user sur toutes leurs faces.

D’un autre côté, si les blocs erratiques qui gisent dans la plaine suisse, sur le flanc méridional du Jura et jusqu’à son sommet, étaient réellement des moraines dont on pût suivre la trace jusqu’au fond des hautes vallées des Alpes, comme le veut M. de Charpentier, il n’y aurait pas de raison de ne pas attribuer au même mode de transport les blocs qu’on rencontre dans les vallées intérieures du Jura, où on les observe en très-grand nombre et accompagnés des mêmes phénomènes (pag. 278 et 279), et l’on serait dès lors forcé d’admettre que les glaces ont rempli toutes les vallées dans lesquelles il y a des blocs et des surfaces polies, ce qui est tout-à-fait contraire à l’idée d’un grand glacier venant des Alpes et s’adossant contre le Jura.

Mais les phénomènes que M. de Charpentier reconnaît être le produit des glaces ne sont nullement limités au Jura. Depuis que l’on a compris leur impor-

    tinctes que j’ai observées se voient au pied de la Dent-de-Vaulion, du côté du lac de Joux, près de la jonction des routes de Vallorbe et de la Côte.