Aller au contenu

Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/319

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du soleil et de l’air se fondent, et il s’en échappe beaucoup d’eau qui coule dans la mer.

« Ce qui prouve que c’était bien de la glace primitive que nous avions sous les yeux, c’est la quantité d’os et de dents de mammouth qui y sont renfermés et que la fonte met à découvert. J’y trouvai moi-même une très-belle dent ; mais nous ne pûmes trouver la cause de l’odeur très-forte, semblable à celle de la corne brûlée, qui était répandue autour de nous[1]. La couche superficielle de ces montagnes déglace, composée d’un mélange d’argile, de sable et de terre, n’a qu’un demi-pied d’épaisseur ; mais elle est recouverte jusqu’à une certaine hauteur d’une magnifique verdure. »

Buckland, dans l’appendice au voyage du capitaine Beechey[2] rapporte des faits qui confirment pleinement ceux des observateurs que j’ai déjà cités. Les officiers de l’expédition remarquèrent cependant que le gîte des ossemens de la baie d’Eschscholtz était plutôt un terrain graveleux congelé qu’une glace pure. Voici maintenant les conclusions que Cuvier tire de ces faits[3].

« Tout rend donc extrêmement probable que les éléphans qui ont fourni les os fossiles, habitaient et

  1. C’étaient sans doute des matières animales décomposées.
  2. On the occurrence of the Remains of Elephants and other quadrupeds, in the clifts of frozen mud, in Eschsholtz Bay, etc. by the Rev. Buckland, in-4.
  3. Recherches sur les ossemens fossiles. Tom. 1, p. 202 (de la 2e édition.)