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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/320

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vivaient dans les pays où l’on trouve aujourd’hui leurs ossemens.

« Ils n’ont pu y disparaître que par une révolution qui a fait périr tous les individus existans alors, ou par un changement de climat qui les a empêchés de s’y propager.

« Mais quelle qu’ait été cette cause, elle a dû être subite.

« Les os et l’ivoire, si parfaitement conservés dans les plaines de la Sibérie, ne le sont que par le froid qui les y congèle, ou qui en général arrête l’action des élémens sur eux. Si ce froid n’était arrivé que par degrés et avec lenteur, ces ossemens, et à plus forte raison les parties molles dont ils sont encore quelquefois enveloppés, auraient eu le temps de se décomposer comme ceux que l’on trouve dans les pays chauds et tempérés.

« Il aurait été surtout bien impossible qu’un cadavre tout entier, tel que celui que M. Adams a découvert, eût conservé ses chairs et sa peau sans corruption, s’il n’avait été enveloppé immédiatement par les glaces qui nous l’ont conservé. Ainsi toutes les hypothèses d’un refroidissement graduel de la terre, ou d’une variation lente, soit dans l’inclinaison, soit dans la position de l’axe du globe, tombent d’elles-mêmes. » — Ces conclusions sont parfaitement d’accord avec les résultats auxquels l’étude des glaciers m’a conduit.