Aller au contenu

Page:Aimard, Auriac - L’Aigle-Noir des Dacotahs.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

10
les drames du nouveau-monde

de courir sur ce gazon avec le vent du matin !

Esther Morse (c’était son nom) rentra dans sa tente pour y prendre un chapeau de paille, rustique, mais décoré de beaux rubans cramoisis, s’en coiffa coquettement et partit en chantant à mi-voix.

Elle passa à côté de la sentinelle qui, fatigués de sa nuit sans sommeil, s’appuyait languissamment sur sa carabine. C’était un beau jeune homme, grand et fort : en voyant la jeune promeneuse il tressaillit comme s’il eût aperçu une apparition.

— Ce n’est pas mon affaire de vous donner un conseil, miss Esther, murmura-t-il, mais prenez garde ; on ne sait quels Peaux-Rouges sont en embuscade derrière ces rochers là-bas.

— Ne craignez rien pour moi, Abel Cummings, répondit-elle avec un gracieux sourire je veux seulement faire un tour sur la pelouse. Je serai de retour avant le déjeuner.

— Si les anges descendaient sur la terre, je croirais en voir un, se dit le jeune homme en la regardant s’éloigner.