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Page:Aimard, Auriac - L’Aigle-Noir des Dacotahs.djvu/12

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l’aigle-noir des dacotahs

Bientôt elle eut franchi l’enceinte du camp ; insoucieuse du danger, tout entière au charme du délicieux paysage qui l’entourait, Esther courut au ruisseau dont le frais murmure se faisait entendre dans le bois. En route, elle papillonnait de fleur en fleur, butinant à droite et à gauche comme une abeille matinale. Arrivée au bord de l’eau, elle ne put se dispenser de s’y mirer : jamais sans doute ce miroir du désert n’avait reflété plus joli visage : la jeune fille en profita pour faire une toilette champêtre et disposer une couronne de fleurs dans les nattes épaisses de sa luxuriante chevelure.

Tout à coup un bruit furtif la fit tressaillir ; elle écouta un instant, tremblante, en regardant à la hâte autour d’elle. Était-ce le vent dans les branches… ? le tonnerre lointain d’une bande de buffles au galop… ? ou le pas méfiant de quelque grand loup gris… ? ou bien, ô terreur ! la marche invisible de l’Indien féroce en quête de prisonniers ou de chevelures… ?

Au premier regard qu’elle lança derrière elle, elle aperçut une femme indienne debout à quel-