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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/13

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les drames du nouveau-monde



petit mot d’amitié me fait voir que je me suis bien tiré d’affaire ; me voici justement où je pensais être : tout va bien.

Notre homme tira méditativement quelques épaisses bouffées de sa pipe, et se dorlota pendant plusieurs minutes à la chaleur du feu. Après cette concession faite au far-niente, il tourna la tête et jeta autour de lui un regard investigateur qui cherchait à vaincre les ténèbres.

– Bah ! il n’y a personne dehors par une nuit semblable, reprit-il en présentant son dos à la flamme bienfaisante ; Pontiac lui-même ne me dépisterait pas et je suppose qu’il n’aurait pas même la tentation de venir rôder autour de moi, quand il saurait où je suis… Pourtant le vieux drôle aimerait mettre la main sur moi.

Basil se sourit à lui-même avec une nuance de satisfaction orgueilleuse.

— À tout hasard, voyons un peu comment se porte Doux-Amour, continua-t-il en prenant son fusil pour l’examiner.

– Ça me fait penser à la nuit, toute pareille, ma foi ! et sur ce même chemin où Wilkins et moi nous fûmes bloqués dans les bois par les