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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/146

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les drames du nouveau-monde



bientôt, distancé et reconnaissant l’impossibilité d’atteindre son but, il était revenu furieux vers ses compagnons.

Ceux-ci, après un instant donné à la surprise, se mirent à jouer de l’aviron avec une rage désespérée. Malheureusement pour le petit canot de Basil, les yeux perçants des sauvages l’avaient retrouvé dans l’obscurité ; bientôt la grande embarcation arriva comme la foudre sur la pauvre petite coquille de noix, un harpon y fut lancé, et deux Indiens sautèrent dedans avec la féroce agilité du Tigre.

Leurs mains frémissantes s’allongèrent pour saisir l’Yengese

Elles ne rencontrèrent rien ! le canot était vide !

– Il est parti : le gredin abominable s’écria le Français en réponse aux cris étonnés des sauvages ; il est parti ! où peut-il être ?

Leurs regards se portèrent aussitôt dans toutes les directions, pour rechercher le fugitif : sa tête ni ses bras ne se montraient à fleur d’eau. On fit décrire à la barque des spirales s’ouvrant progressivement on croisa en face du rivage, pour couper les devants au Forestier et le saisir au