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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/147

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les forestiers du michigan



moment où il prendrait terre ; tout fut inutile, Basil resta invisible.

Les Français et les Indiens après une heure et demie consumée en recherches infructueuses, regagnèrent leur poste d’observation au milieu du lac, sans avoir pu comprendre par quel moyen extraordinaire le fugitif leur avait échappé.

L’expédient de Veghte était fort simple, mais périlleux et hardi : en voyant arriver impétueusement la grande barque, il avait parfaitement compris que tous ses efforts étaient vains, et qu’il allait infailliblement être pris, fusillé ou coulé bas.

En conséquence, s’allongeant comme une anguille sur le plat bord de son esquif, il le fit pencher du côté opposé aux assaillants, se laissa couler dans l’eau, et plongea avec une telle vigueur qu’il alla toucher le fond.

Quand il revint à la surface, il aventura un œil seulement hors de l’eau et regarda autour de lui, tout en reprenant haleine. Justement à cette seconde, la grande barque passait avec une vélocité furieuse, décrivant ses spirales comme un oiseau de proie, et faisant écumer l’eau sur sa route.