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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/16

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les forestiers du michigan



feu ; cette vue m’a donné un courage extraordinaire comme je n’en avais pas ressenti depuis longtemps.

Cependant Veghte l’observait d’un œil perçant qui semblait vouloir le perforer d’outre en outre ; il épiait ses moindres mouvements et cherchait à y découvrir quelque nuance suspecte. Enfin, il laissa échapper la question qui était sur ses lèvres depuis le commencement de l’entrevue.

— Vous vous dites ami, mais je n’ai pas entendu votre nom… si vous l’avez dit.

— Je ne l’ai point dit observa l’autre en croisant négligemment ses mains derrière lui, et tournant le dos au feu.

Cette froide et imperturbable assurance faillit déconcerter Veghte, tout habitué qu’il fut aux plus étranges rencontres. Il revint cependant à sa question.

– Eh bien ! voyons donc ce nom ? car je suppose que vous ne trouvez aucun inconvénient à le donner.

– Oh ! je n’y rencontre aucun inconvénient, répondit indifféremment l’étranger mais… que signifie un nom, Basil Veghte ?