Aller au contenu

Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
12
les drames du nouveau-monde

— Oui, répliqua l’autre stoïquement et je me serais aussi bien attendu à trouver une comète dans le bois, qu’à y rencontrer un feu de campement.

— De mon côté je n’aurais pas supposé qu’un homme, sans y être forcé, s’amusât à courir les forêts, par ce temps-ci ; et maintenant que nous sommes réunis, je parie bien qu’à cinquante milles à la ronde, il ne se trouve pas une Face-Pâle ou un Peau-Rouge disposé à franchir le seuil de sa porte.

— Ceci est pour moi une fort bonne aventure ! reprit l’étranger en répondant moitié à ses propres pensées, moitié à celles de son interlocuteur.

En même temps il retira en arrière son capuchon, pour en expulser une vraie montagne de neige puis, il compléta sa toilette par un trémoussement général identique à celui d’un chien qui se secoue.

– Une fort bonne aventure continua-t-il ; nous sommes seuls dans le bois, c’est évident. Et je ruminais dans mon esprit la pensée de m’abriter tant bien que mal, lorsque j’ai aperçu votre