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Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/154

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LES PIEDS FOURCHUS

— Mais c’est mon opinion. Et maintenant dites-moi sincèrement si vous pensez que ces affidavits émanent de gens honnêtes ?

— Je le pense.

— Et que tout s’est passé loyalement ? ·

— Oui, autant que j’en puis juger ; je les connais presque tous, ces déclarants ; hommes ou femmes, ils sont tous d’un caractère sage, prudent et pieux. Quant à Parson Cummings, c’était un gradué de l’université d’Harvard, un homme d’une importance scholastique indiscutable. Je possède la brochure qu’il a publiée en 1800, je crois ; il est y question de spectre féminin qui fit apparition dans le mois d’août de cette année-là. Ce livre est à votre service quand vous voudrez ;… mais vous paraissez troublé, sir ?

— Je le suis en effet, Iry, j’ai fait le mal, et mon repentir ne peut dissiper le sombre nuage que m’a laissé ce rêve.

— Quel était donc votre rêve, sir ?

— Je n’aime pas à y songer, Iry. En deux mots… le sang criait vengeance contre moi, les deux spectres de Georges Butler et de sa femme me poursuivaient en criant d’une voix sourde et enrouée : « Il y a un signe sur toi ! il y aura du