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Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/98

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LES PIEDS FOURCHUS

des signes précurseurs du dégel ; il en fit l’observation à Burleigh :

— Si l’atmosphère est assez radoucie, après demain soir, dit le jeune homme, nous pourrons marcher avec nos raquettes, nous laisserons les chevaux au campement.

— Oui, Iry, il y a chance pour cela. Je vois que vous connaissez l’affaire, quoique, à mon avis, vous n’ayez jamais dû voir de moose dans ces montagnes. Si nous manœuvrons bien, nous serons bientôt sur les talons de ce gaillard-là ; dans tous les cas, nous sommes sûrs de la vache et des veaux, si le mâle est obligé de faire la trace.

— Ne nous pressons pas, sir ; voici le moment de camper ; il nous faut encore un jour pour atteindre la piste.

À ce moment un chien aboya ; un autre lui répondit ; il n’en fallut pas davantage pour mettre sur pied toute la meute qui se mit à crier du haut du gosier.

— Paix là ! paix canaillée ! hurla le Brigadier en joignant aux paroles l’éloquence du fouet. Il ne faut pas leur laisser faire tout ce vacarme qu’on pourrait entendre à cent milles à la ronde ;