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Page:Aimard - Le forestier.djvu/22

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Le Forestier

moi ; vous avez fait tout ce qu’il était humainement possible de faire pour me sauver ; puisque vous n’avez pas réussi, c’est que je dois mourir.

— Ah ! si vous désespérez, s’écria-t-il d’une voix nerveuse, nous sommes perdus !


Il remit ses guêtres, prit son fusil et siffla son chien.

— Je ne désespère pas, mon ami, mon sauveur ; non, loin de là, je me résigne, voilà tout ; j’ai confiance dans la miséricorde divine. Mais, je le sens, ma dernière heure ne tardera pas à sonner ; Dieu me pardonnera, je l’espère, mes fautes, en faveur de mon sincère repentir et de la docilité avec laquelle j’accepte ses arrêts terribles.

— Fadaises que cela, señor ; Dieu, que son saint nom soit béni ! n’est pour rien dans tout ceci ; soyez homme, levez-vous ; avant dix minutes nous