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Page:Aimard - Les Francs-tireurs, 1866.djvu/201

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LES FRANCS TIREURS.

— Non pas, je compte, au contraire, demeurer ici jusqu’au coucher du soleil.

— Dieu soit loué ! s’écria la jeune fille.

— Je viens vous avertir que le déjeuner est prêt et que nous n’attendons plus que vous pour commencer le repas.

— Mangez sans nous, mon bon père, répondit Carméla, nous avons en ce moment plus besoin de sommeil que d’autre chose.

— À votre aise, dormez ; seulement je vous apporte des habits d’homme, dont je vous prie de vous vêtir.

— Comment, père, nous habiller en hommes ? dit Carméla avec étonnement et une légère répugnance.

— Il le faut, mon enfant, cela est indispensable.

— Alors je vous obéirai, mon père.

— Merci, mon enfant.

Le chasseur se retira.

Les deux jeunes femmes ne tardèrent pas à s’endormir.

Leur sommeil dura longtemps. Le soleil commençait déjà à baisser à l’horizon lorsqu’elles se réveillèrent, complètement remises de leurs fatigues. Carméla, fraîche et rose, ne se ressentait plus en aucune façon de la longue insomnie de la nuit précédente ; l’Indienne, plus forte ou plus endurcie aux fatigues, n’avait pas autant souffert que sa compagne.

Les deux femmes s’occupèrent alors, tout en riant et en babillant, à préparer toutes les choses nécessaires au déguisement que le chasseur leur avait recommandé.