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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/116

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appartient à l’une des plus nobles familles du Béarn ; il est colonel dans l’armée française, sur le point d’être nommé général de brigade, à cause de ses magnifiques états de service et de son brillant courage.

— Hum ! fit le chef de la sûreté, en hochant la tête, le duc de Praslin, lui aussi appartenait à une des plus vieilles et des plus nobles familles de la monarchie française ; il était pair de France, et pourtant il a assassiné sa femme à coups de crosse de pistolet.

Nous constaterons, à ce sujet, l’incrédulité chronique et à toute épreuve, des membres de la justice et de la police.

Ils sont accoutumés à voir la société sous un aspect si hideux, qu’ils rendraient des points à saint Thomas lui-même ; au contraire de l’illustre apôtre, c’est précisément lorsqu’ils voient ou qu’ils entendent, qu’ils doutent le plus.

— Oh ! ce n’est pas la même chose ! s’écria le juge d’instruction.

— C’est juste ; le marquis est beaucoup plus fort et plus adroit.

— Vous le croyez donc coupable ?

— Dame, monsieur ; il y a une histoire de navire mystérieux, de canot envoyé à terre sans avoir communiqué avec personne, qui me semble assez extraordinaire, et autre chose encore. Savez-vous où se trouve le marquis en ce moment ?

— Depuis plusieurs mois, il est au fond de la Kabylie.

— C’est trop loin, pour ne pas être tout près, monsieur ; je vous demanderai à aller faire un tour par là lorsque j’aurai terminé ici.

— Je crois que vous serez dispensé de faire ce voyage, il est, dit-on, question d’appeler M. de Garmandia à Bayonne, en qualité de commandant de la subdivision militaire.

— Tiens ! tiens ! tiens ! fit le policier, avec un sourire énigmatique, je préférerais cela !