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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/296

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extrême, sans la fatiguer ni avoir l’air de la pousser à parler.

Elle réussit, jusqu’à un certain point, à obtenir des renseignements, très vagues encore, mais qu’elle espérait parvenir à compléter plus tard.

Voici le résumé de ces différents interrogatoires.

Vanda habitait avec sa mère une assez grande ville, entourée de hautes montagnes.

Toutes deux vivaient dans une belle maison, où il y avait un grand jardin rempli de statues et de bassins pleins d’eau, et qui donnait sur une place où se trouvait une église, nommée : l’église de la Merced, où la mère et la fille allaient chaque jour entendre la messe de six heures du matin.

La mère et l’enfant, bien qu’entourées par un nombreux domestique, vivaient presque toujours seules.

Don Pablo, le chef de la famille, ne faisait que de très rares apparitions dans la maison.

Il n’y passait que trois ou quatre jours, et même souvent moins ; puis il partait et ne revenait que deux ou trois mois après.

Cependant il semblait avoir une vive affection pour sa femme et sa fille ; jamais il n’arrivait sans leur apporter de riches présents, et surtout des sacoches remplies d’or.

Dona Luz disait que son mari était gambucino, qu’il avait découvert un placer, dont il surveillait l’exploitation.

Quelquefois don Pablo arrivait de nuit, accompagné de deux ou trois individus, aux traits sinistres et repoussants, dont les paroles brutales effrayaient beaucoup l’enfant.

Mais son père n’avait qu’à froncer le sourcil pour rendre aussitôt ces hommes polis et respectueux.

La dernière visite de don Pablo fut assez longue.

Plusieurs fois il annonça son départ, mais il restait toujours : il ne pouvait se décider à s’en aller.

Enfin, il partit en annonçant son prochain retour.

Il disait gaiement que c’était son dernier voyage ; qu’il