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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/330

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Peu accoutumés, comme tous les cavaliers, à marcher à pied, leur fatigue était extrême.

Cependant ils apercevaient à une vingtaine de pas devant eux quelques rares bouquets d’arbres à droite et à gauche, derrière lesquels il leur serait possible de s’embusquer, et d’où ils feraient à leur aise la reconnaissance des lieux.

Tous leurs efforts tendaient donc à atteindre ces arbres.

Ils allaient y arriver. Il ne s’en fallait plus que de quelques pas.

Ils voyaient près d’eux des buissons très touffus, et par conséquent très commodes pour une embuscade. Lorsque soudain quatre coups de feu, tirés à une courte distance, les frappèrent en pleine poitrine.

Les quatre bandits tombèrent sur le nez après avoir bondi en l’air et tourné sur eux-mêmes, et, glissant sur la pente rapide sans avoir la force de se retenir, ils roulèrent jusqu’au pied de l’accore, où ils demeurèrent immobiles.

Ils avaient tous les quatre été tués roides.

Les chevaux, épouvantés, avaient regagné le campement au galop.

C’était une rude entrée de jeu, ainsi que le remarqua un péon mexicain, enragé joueur de monté.

Les coups de feu avaient été entendus du campement.

L’arrivée des chevaux apprit aux aventuriers le sort de leurs camarades.

— Mille demonios ! s’écria le chef, vengeons nos camarades !

Les aventuriers bondirent en selle, et se précipitèrent à la suite de leur chef.

La distance fut bientôt franchie.

Arrivés au pied de l’accore, l’élan des aventuriers était tellement furieux, que les chevaux gravirent une partie de la pente.

Mais bientôt ils trébuchèrent, perdirent pied et tombèrent.

La chute des premiers détermina celle des autres.