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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/331

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Ce fut alors un tohubohu, un chaos indescriptible.

Plusieurs aventuriers étaient gravement blessés et incapables de prendre part à la lutte, d’autres étaient froides et contusionnés.

— Pied à terre, et en avant ! au Mayor ! au Mayor ! cria le chef d’une voix stridente.

— Au Mayor ! répétèrent les bandits en abandonnant leurs chevaux.

Et, formés en colonne serrée, se soutenant les uns contre les autres pour conserver l’équilibre, ils s’élancèrent en courant, et répétant ce cri sinistre qui, pensaient-ils, devait répandre la terreur parmi leurs ennemis.

— Au Mayor ! au Mayor !

Les voyageurs ne donnaient pas signe de vie.

De leur côté, rien ne paraissait.

Un silence de plomb planait sur l’esplanade.

Le campement semblait abandonné.

Plus les bandits avançaient, plus ils redoublaient d’élan ; ils se croyaient déjà vainqueurs.

Tout à coup, de grands s’élevèrent, cris de douleur et d’agonie.

Le terrain avait subitement manqué sous les pas des aventuriers, dont nombre avaient disparu et se débattaient avec fureur au fond d’une fosse, où ils étaient tombés les uns sur les autres.

En ce moment, une fusillade bien nourrie éclata derrière les retranchements, et vint semer la mort parmi les assaillants.

Quelques-uns se relevèrent et rejoignirent ceux qui avaient échappé à ce piège, mais, dix pas plus loin, la même chose se renouvela.

D’autres bandits furent engloutis dans une seconde fosse.

La fusillade continua toujours avec la même intensité contre les assaillants qui, eux, ne pouvaient faire usage de leurs armes.

Le Mayor, puisque ce chef était le bandit célèbre échappé par miracle à la mort a laquelle Cœur-Sombre