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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/333

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Ce qui avait perdu les aventuriers, c’était d’avoir trop méprisé leurs ennemis et d’avoir cru qu’ils ne résisteraient pas à une attaque audacieuse.

Le Mayor se garda bien de leur parler d’honneur, ils ne l’auraient pas compris ; mais il fit miroiter à leurs yeux tant d’or et de diamants, que les bandits, fascinés, furent les premiers à lui crier de marcher en avant.

Le Mayor les fit alors s’éloigner, et au lieu d’attaquer la colline de front, ainsi qu’il l’avait fait la première fois, il tenta l’escalade, sur la droite, où les pentes étaient moins roides, et encore garnies d’arbres et de buissons, derrière lesquels on s’abriterait.

Puis, au lieu de s’élancer en courant, on avancerait à l’indienne, en rampant sur le sol, à une certaine distance les uns des autres, de façon à offrir moins de prise à l’ennemi.

Ce plan bien arrêté, on passa à l’exécution.

Les aventuriers remontèrent à cheval et feignirent de s’éloigner ; puis, arrivés derrière un pli de terrain, ils firent halte, mirent pied à terre, attachèrent leurs chevaux et revinrent sur leurs pas, en ayant bien soin de faire un long circuit.

Ils atteignirent ainsi le point sur lequel ils voulaient opérer.

Les étoiles commençaient à pâlir au ciel, l’horizon se nuançait de larges bandes d’opale ; le soleil n’allait pas tarder à paraître :

Il fallait se hâter.

Les bandits s’allongèrent sur le sol et commencèrent à ramper comme des serpents.

Ils montèrent ainsi lentement, sans produire le moindre bruit.

Ils atteignirent enfin l’abatis sans que leurs ennemis parussent s’être aperçus de leur présence.

Arrivés là, ils firent halte.

Le Mayor se glissa à travers les branches de l’abatis et regarda.