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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/334

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En ce moment, le cri de l’épervier d’eau se fit entendre au-dessus de la rivière.

Les bandits inquiets s’aplatirent contre terre et retinrent leur respiration.

Le Mayor lui-même se blottit au milieu des branches ; ce cri semblait être un signal.

Pendant près de vingt minutes, les bandits conservèrent une immobilité de statue.

Rien ne bougea.

Pas un bruit, si léger qu’il fût, ne troubla le silence.

Le Mayor rassuré recommença à ramper au milieu des branches, il avança la tête, l’esplanade paraissait solitaire.

Rien ne se montrait.

Les voyageurs semblaient avoir disparu comme par enchantement.

Le Mayor secoua la tête d’un air mécontent.

Ce silence et cette solitude ne lui semblaient pas naturels.

Il flairait un piège.

Il aurait voulu reculer, mais ses gens le pressaient par derrière, il lui fallait avancer quand même.

Tous les aventuriers passèrent ainsi, les uns après les autres, à travers l’abatis.

Bientôt ils se trouvèrent réunis sur l’esplanade.

— En avant ! cria le Mayor en brandissant son sabre.

— Au Mayor ! au Mayor, hurlèrent les bandits d’une seule voix.

Et ils s’élancèrent.

Au même instant, une fusillade effroyable éclata de toutes parts, et les bandits disparurent au milieu de la fumée.

Les coups partaient de tous les points à la fois, devant, derrière, sur les côtés, et même du haut des arbres.

Les aventuriers, sans apercevoir un seul ennemi, étaient fusillés presque à bout portant.

En ce moment, le soleil parut au-dessus de l’horizon, et dissipa les ténèbres.