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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/421

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Il remercia chaleureusement le major, et tout fut ainsi réglé entre eux.

Le docteur accusa réception de sa lettre à la comtesse et lui annonça que bientôt l’expédition s’embarquerait pour le Mexique.

En effet, quinze jours plus tard, son ordre de départ arriva.

Il fallut partir.

Les adieux furent déchirants.

Denizà s’évanouit plusieurs fois ; la solitude dans laquelle elle allait se trouver l’épouvantait.

Elle voulait accompagner le docteur jusqu’au port d’embarquement, afin de rester plus longtemps près de lui : c’était une scène navrante.

Tout le monde, et le docteur le premier, perdait la tête.

Cette séparation pouvait être éternelle.

Cependant, à force de raisonnements, en pleurant avec la jeune fille, et surtout en lui parlant de Julian, le docteur réussit à lui rendre un peu de courage et à lui faire envisager les choses sous leur véritable jour.

Denizà, à demi vaincue, à bout de forces, ne résista plus que faiblement, et finit par se résigner ; car, elle le savait, il n’existait aucun moyen de changer ce qui était.

Le docteur embrassa une dernière fois sa fille adoptive, s’arracha avec effort de ses bras et s’élança au dehors, accompagné des pleurs et des bénédictions du concierge et de sa famille.

Denizà ne voyait, entendait plus rien.

Elle avait perdu connaissance.

Pendant plusieurs jours, elle fut gravement indisposée.

Elle éprouvait une prostration générale.

Tout lui était indifférent elle recevait les soins de sa chère Mariette avec ce sourire triste et résigné des malades qui n’espèrent plus.

Heureusement une lettre du docteur arriva, et en chan-