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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/112

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saient ses ennemis, quels étaient leurs moyens de défense, enfin d’obtenir tous les renseignements précieux et indispensables, pour assurer le succès d’une expédition comme celle qu’il préparait.

Malheureusement les résultats n’avaient pas été tels qu’il l’avait espéré.

Il n’avait rien pu apprendre.

C’était en vain qu’il avait lancé ses meilleurs batteurs d’estrade et ses plus fins espions dans la savane.

Semblable aux mystérieux palais des contes orientaux, l’hacienda demeurait pour lui sombre et muette.

Rien de ce qui se passait derrière ses murailles ne transpirait au dehors.

Depuis dix jours il attendait vainement des nouvelles, bien que ses plus fins limiers eussent été par lui envoyés à la découverte.

Navaja, Masamora, Sebastian, n’avaient pas encore reparu.

Calaveras, qui lui avait promis un secours de cent cinquante sang-mêlés et bandits de la Louisiane, ne donnait pas signe de vie, et pourtant ce secours aurait dû être arrivé depuis au moins quatre jours.

Le Mayor avait réussi à enrôler deux cent soixante-dix-sept hommes.

Ce chiffre était assez respectable ; l’appoint des cent cinquante hommes de Calaveras, en élevant sa cuadrilla à quatre cent vingt-sept hommes, le mettrait à même, pensait-il, de tenir sérieusement la campagne et de tenter un coup de main sur l’hacienda avec toutes les chances de succès.

Mais il était important que cet appoint rejoignit son camp au plus vite ; sans lui il ne pouvait rien tenter de décisif.

Le Mayor en était là de ses réflexions, qui devenaient plus sombres-à chaque minute ; sa colère croissait, prenant des proportions touchant presque à la folie, lorsque tout à coup il s’arrêta haletant et prêta anxieusement l’oreille.