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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/176

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tumes complètement ignorées par la plupart des Mexicains.

Aussi la curiosité était grande.

Tous les invités, fort nombreux, presque tous très riches, brillamment et richement vêtus du pittoresque costume des Rancheros américains, arrivaient, hommes et femmes, montés sur de magnifiques mustangs des prairies, escortés par une suite plus ou moins considérable de peones, habillés de neuf et surtout bien armés.

La journée était magnifique.

L’hacienda était véritablement en fête.

Les chants, les rires et les grincements du jarabe, la guitare mexicaine, se faisaient entendre de tous les côtés.

Vers huit heures du matin, la vigie placée sur le mirador sonna de la trompe et annonça ainsi l’arrivée du général X…, accompagné de son état-major et escorté par deux escadrons de chasseurs d’Afrique et une guerilla mexicaine alliée.

Le mirador de la Florida était une espèce de tour très élevée, placée au centre et sur le toit du principal corps de logis.

C’était une espèce de lanterne qui permettait de surveiller la campagne dans toutes les directions, jusqu’aux extrêmes limites de l’horizon.

Aussitôt le signal donné par la vigie, une nombreuse cavalcade s’organisa.

Don Cristoval de Cardenas, le docteur, Julian et Bernardo prirent la tête, et la cavalcade, après avoir traversé la Rancheria, s’élança au galop de chasse à la rencontre du général.

Cette rencontre fut des plus cordiales.

Les deux troupes, confondues en une seule, après une brillante fantasia et de chaleureuses acclamations, retournèrent vers l’hacienda sans ralentir l’allure pressée de leurs cheveux.

Le général X… était un vieux soldat d’Afrique.

Chacun de ses grades avait été le prix d’une blessure ou d’une action d’éclat.