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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/202

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— Oui, oui, vous avez bien fait ; mais dites-nous tout, répondirent les invités.

— Mon récit sera court, répondit-il avec bonne humeur. Sachez donc, señoras et caballeros, que trois cents bandits résolus, commandés par le Mayor, le redoutable scélérat que vous connaissez, ont tenté de pénétrer par surprise dans le parc de l’hacienda. Après une lutte acharnée, nous les avons écharpés, ils sont tous morts : j’ai reconnu le corps du Mayor criblé de blessures et couché sur les cadavres de ses bandits.

— Bravo ! vive le Mexique ! vive la France ! crièrent tous les invités.

En ce moment, Bernardo parut, il était à peu de chose près dans le même état que son ami.

C’est dire qu’il ressemblait à un boucher sortant de l’abattoir.

— Vous pouvez danser et vous réjouir sans crainte, dit-il ; en même temps que le Mayor tentait une surprise du côté du parc, un de ses lieutenants, à la tête de deux cents hommes, en exécutait une seconde contre la Rancheria ; j’ajouterai que, après une lutte désespérée, tous ces bandits ont été tués jusqu’au dernier ; ils sont maintenant étendus morts devant les retranchements de la Rancheria, sans avoir réussi seulement à pénétrer dans le Pueblo.

— Donc, ponctua Julian, nous voilà débarrassés de tous nos ennemis, et la savane est enfin délivrée de la redoutable cuadrilla du Mayor.

Les bravos et les vivats recommencèrent de plus belle.

Julian et les Chasseurs, en délivrant les frontières indiennes du célèbre bandit, avaient rendu un service signalé à tous les hacienderos et rancheros de ces parages pour lesquels le Mayor était véritablement un fléau terrible.

— Merci, ami, dit don Cristoval en prenant avec émotion les mains de Julian.

— Bah ! répondit en riant le chasseur, c’est plaisir de délivrer la terre de tels misérables ! Mais si vous nous le