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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/214

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Plus de trois cents personnes, dames et cavaliers, tous amis de don Cristoval, et revêtus des plus riches costumes, galopaient gaiement en avant, précédés par une troupe de cinquante vaqueros bien armés, ayant ño Ignacio à leur tête.

Puis venaient de nombreux fourgons traînés par des mules magnifiquement harnachées, chargés de tentes, d’ustensiles, de toutes sortes de vivres, etc.

Sur les flancs de la colonne, à droite et à gauche, des éclaireurs battaient l’estrade, sondant les hautes herbes et s’assurant que tout était tranquille sur le passage de la caravane ; enfin, à l’arrière-garde venaient en bon ordre et armés jusqu’aux dents, deux cent cinquante vaqueros et tigreros, de ceux qui avaient si intrépidement résisté aux efforts désespérés des aventuriers du Mayor.

Rien de pittoresque comme l’aspect de cette brillante caravane, s’allongeant comme un immense serpent aux éclatantes couleurs dans les détours sans nombre de sentes à peine tracées, à travers les hautes herbes de la savane, aux premiers rayons du soleil, émergeant à peine au-dessus de la ligne d’horizon.

Le rendez-vous général, où les Coureurs des Bois attendaient leurs invités, était éloigné d’environ six heures à vol d’oiseau de l’hacienda, ce qui doublait largement la distance réelle.

Aussi, afin de ne pas trop fatiguer les dames, et surtout pour éviter la grande chaleur, don Cristoval avait fixé le départ de la Florida au lever du soleil.

Cette heure matinale qui, dans nos contrées du Nord, semblerait très désagréable aux dames, en les obligeant à interrompre leur sommeil plusieurs heures avant celle où elles ont l’habitude de le faire, n’avait rien que de très ordinaire pour les dames mexicaines, accoutumées à se lever à l’aube, afin de profiter de la fraîcheur de la matinée.

Aussi, à l’heure dite, tout le monde, gai, joyeux et reposé, était-il à cheval et prêt au départ, qui s’effectua dans le meilleur ordre.

Julian et son ami galopaient sans cesse sur les flancs