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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/228

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tous grades qui se firent un plaisir de les escorter, et de leur faire ce que l’on nomme en style militaire la conduite, et leur prouver ainsi leur sympathie.

Comme dans le précédent trajet, les voyageurs n’étant nullement pressés de se séparer les uns des autres, ils marchèrent lentement et à petites journées, s’arrêtant le matin quand la chaleur devenait insupportable, et campant pour la nuit dans les endroits où les surprenait le coucher du soleil, ce qui pour eux était d’une médiocre importance, car ils étaient amplement fournis de tentes, de hamacs, de couvertures, de zarapés, etc., etc., enfin tous les objets indispensables pour ne souffrir ni du froid, ni des orages si fréquents et si terribles dans ces contrées presque intertropicales.

Leur voyage se continua ainsi dans d’excellentes conditions, jusqu’aux environs d’Hermosillo, quand à deux ou trois lieues de cette ville, après avoir passé le carrefour où les deux routes d’Urès et de Sonora se séparent en bifurquant l’une à droite et l’autre à gauche de la route de Hermosillo, il y eut un incident de peu d’importance en apparence, qui passa même presque inaperçu des voyageurs, mais que cependant nous devons noter.

Au moment où la petite caravane dépassait la route de Sonora, au tournant du chemin, elle vit à une vingtaine de pas devant elle et venant d’Hermosillo, une litière conduite par deux mules richement harnachées et attelées une devant et l’autre derrière, à la mode sonorienne,

Cette litière était hermétiquement fermée par d’épais rideaux, elle marchait très lentement.

Cinq hommes bien armés et portant le costume mexicain des rancheros du Bajios marchaient un peu en avant.

Un cinquième, vêtu en matelot du commerce et dont le visage disparaissait presque entièrement sous les larges ailes de son chapeau de paille de Guyaquil, se tenait au côté droit et tout près de la litière.

Au moment où les deux troupes allaient se croiser et passer presque à se toucher l’une près de l’autre, le