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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/248

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— Soit, mon amie, que ta volonté soit faite. Je crois que tu as raison, comme toujours, du reste, ajouta-t-il en souriant.

Après avoir remis la lettre à Julian, le capitaine Petit s’était discrètement retiré. Julian le fit appeler ; le digne marin se hâta d’accourir.

— Vous avez donc des caisses à moi à bord, mon cher capitaine ? lui dit Julian.

— J’en ai vingt-huit, oui, monsieur, vingt-deux à l’adresse de madame Denizà d’Hérigoyen et six à celle de M. Bernardo Zumeta.

— Bon ! s’écria Bernardo, en riant, c’est un véritable conte des Mille et une Nuits ; vous allez voir que je suis millionnaire sans m’en douter.

— Ma foi, oui ! et plusieurs fois probablement, monsieur, répondit sérieusement le capitaine.

— Tu le vois, mon ami, dit Denizà d’une voix caressante, nous ne pouvons plus refuser maintenant.

— C’est vrai, ma chérie, tu as raison doublement, nous ruinerions notre ami Bernardo.

— Bah ! que cela ne vous arrête pas, répondit l’ancien chasseur ; grâce à Dieu, je suis depuis longtemps accoutumé a la pauvreté.

Julian ne lui répondit que par un serrement de main.

— J’ai de plus une cassette a remettre à madame d’Hérigoyen, reprit le capitaine ; la voici, ajouta-t-il en ouvrant une armoire et en tirant une charmante cassette en bois de cèdre cerclée d’argent, qu’il posa sur une table devant la jeune femme.

— Mais la clé ? demanda-t-elle.

— Elle est enfermée dans cette enveloppe cachetée ; la cassette contient des diamants.

— Sapristi ! s’écria joyeusement Bernardo, il doit y en avoir pour une jolie somme. C’est égal, le plus heureux de nous tous, c’est encore mon ami Tahera, le voilà riche.

Chacun rit de cette boutade.

Il y avait dans la cassette pour 3 millions 500,000 francs de diamants d’une pureté admirable.