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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/306

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dépenses devenues inutiles et presque perdues ; car il lui avait fallu vendre tout en bloc, et pour ainsi dire à l’improviste ; les ordres qu’il avait reçus de son souverain étaient formels.

Le prince, n’osant désobéir, céda pour deux millions comptant ce qui lui en avait coûté plus de cinq.

M. d’Hérigoyen paya son achat séance tenante, et entra immédiatement en possession.

Sauf ses effets particuliers, le prince n’emporta rien ; les voitures restèrent sous les remises, et les chevaux dans les écuries.

Tout ce que le luxe, la science et le confort ont réalisé de prodiges depuis quelques années, se trouvait réuni dans cet hôtel.

— Le fameux hôtel de Pontalba, cité avec raison comme une merveille, pouvait à peine lui être comparé, surtout au point de vue artistique. C’était un véritable rêve des Mille et une Nuits, réalisé en pierre et en marbre.

Julian tenait avant tout à ne pas se séparer de son père.

Aussitôt installé dans sa nouvelle acquisition, il fit disposer toute l’aile gauche de l’hôtel pour servir d’habitation au docteur, aussitôt qu’il reviendrait du Mexique.

Julian se fit aider par Denizà, dans la disposition et l’arrangement des pièces des appartements destinés à son père, pour que le docteur retrouvât sous sa main, et à la place où il était accoutumé à les voir, toutes les choses et les objets qu’il affectionnait particulièrement : ses livres, ses instruments de chirurgie, ses nombreux tableaux de maîtres, ses souvenirs de toute sorte, enfin ces mille objets sur lesquels le regard est accoutumé à se reposer avec complaisance et dont la privation est si douloureusement ressentie.

Rien ne fut oublié pour que, en pénétrant pour la première fois dans son nouvel appartement, le docteur retrouvât tout à sa place accoutumée, et se crut encore dans cet appartement de la rue d’Assas qu’il avait si longtemps