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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/307

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habité, dans lequel il avait tant souffert de l’absence de son fils, et où il avait en même temps été si heureux par les soins affectueux et la tendresse filiale de Denizà.

Julian et sa femme se faisaient une véritable joie d’enfants du plaisir qu’éprouverait leur père, et de la douce surprise qu’ils lui ménageaient.

Aussi attendaient-ils son retour avec une vive impatience.

Bref, quatre mois à peine après son arrivée, Julian avait hôtel à Paris, maison à la campagne, il était complètement installé.

Denizà, remplissant en ceci les intentions de son mari, qui avait tenu à lui laisser cette initiative, avait acheté en son nom particulier la maison de la rue d’Assas, fort bel immeuble rapportant, libre de tous frais, vingt-deux mille livres de rente.

Aussitôt la vente effectuée, le sieur Pierre Brulard, concierge de cette maison et père de la gentille Mariette, avait quitté sa loge, qui avait été donnée à un autre par ordre de Denizà, et avait été nommé régisseur de cette maison et des autres propriétés de M. d’Hérigoyen à Paris, avec six mille francs d’appointements et un appartement au second sur le derrière, dans la maison de la rue d’Assas, pour y habiter avec sa famille.

Cette nouvelle position était une véritable fortune pour ce brave et digne homme.

Jamais, dans ses rêves les plus ambitieux, il n’avait espéré réaliser un aussi brillant avenir.

Il faillit en devenir fou de joie.

Mariette avait remercié avec effusion sa charmante bienfaitrice de ce qu’elle faisait pour sa famille.

Mais Denizà lui avait fermé la bouche avec ses baisers et lui avait dit, avec son délicieux sourire :

— Ne me remercie pas, mignonne ; ton père est un honnête homme : il mérite ce que nous avons fait pour lui, mon mari et moi, nous avions une vieille dette de reconnaissance à acquitter envers lui. D’ailleurs, il n’était pas convenable qu’il restât plus longtemps concierge : tu