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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/323

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Julian se hâta de l’y aller rejoindre.

Après l’avoir embrassée, il lui fit compliment sur sa toilette, délicieuse de goût, de simplicité et de fraîcheur, et il lui offrit galamment le bras pour continuer sa promenade, ce que Denizà accepta en souriant.

Ils firent ainsi plusieurs tours de jardin, en causant de choses indifférentes.

Denizà, sans en avoir l’air, dirigeait sa promenade de façon à se rapprocher peu à peu de la porte qui l’intriguait si fort.

Julian riait sous cape de l’innocent manège de sa femme, et il la laissait faire sans paraître s’en apercevoir.

Tout à coup, la jeune femme s’arrêta :

— Ah ! s’écria-t-elle, avec une feinte surprise.

— Quoi donc ? demanda Julian.

— Une porte !

— Ma foi, oui ! dit Julian avec bonhomie.

— Qu’est-ce que cela signifie ?

— Dame, répondit Julian en riant, à mon avis, une porte signifie toujours un passage, une communication pour relier un endroit à un autre, répondit-il d’un air naïf.

— Tu te moques de moi ! dit-elle en frappant du pied.

— Curieuse ! reprit-il en l’embrassant.

— Je veux savoir ce que signifie cette porte ! reprit-elle avec une moue charmante.

— Dame ! je te l’ai expliqué, il me semble ! une porte…

— Ce n’est pas cela ! s’écria-t-elle en lui coupant nettement la parole, car elle se fâchait ; cette porte cache un mystère ; c’est ce mystère que je veux connaître.

— Je vais vous le révéler, moi, madame, répondit une voix au timbre à la fois doux et harmonieux.

Denizà, toute saisie, regarda son mari ; celui-ci lui souriait.

Au même instant, la mystérieuse porte s’ouvrit et une dame parut.