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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/322

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— Comptez sur mon exactitude, répondit don Cristoval de Cardenas avec un sourire de bonne humeur, en montant dans sa voiture.

Le cocher toucha, et la voiture partit au grand trot.

Julian s’approcha alors du landau de la comtesse de Valenfleurs, dont la portière était restée ouverte, et, saluant la comtesse, il lui dit à voix basse :

— À cinq heures et demie, comme vous savez.

— C’est convenu, mon ami, répondit-elle en souriant.

Le valet de pied ferma la portière et la voiture s’éloigna rapidement.

Les nombreux domestiques de don Cristoval de Cardenas montèrent dans le fourgon de campagne, où ils s’installèrent du mieux qu’ils purent, en jetant des regards effarés autour d’eux.

Tous ces hommes étaient des Sonoriens à demi sauvages, nés sur les domaines de don Cristoval de Cardenas, et, en toute leur vie, ils n’avaient vu d’autres villes que Urèz, Hermosillo et Guaymas, où ils s’étaient embarqués.

Depuis leur débarquement au Havre, ils étaient en proie à une admiration qui touchait presque à l’hébétement ; le chemin de fer surtout, dont ils ne se rendaient pas un compte bien net, bouleversait toutes leurs idées.

Trois remises à quatre places emportèrent les domestiques de la comtesse de Valenfleurs.

Mais il fallut une voiture spéciale pour emmener Dardar et son gardien Charbonneau.

Julian et Bernard, laissant les palefreniers de l’haciendero attendre que les mustangs, au nombre de douze, tous d’une rare beauté, fussent débarqués, regagnèrent leurs voitures, quittèrent enfin la gare, se séparèrent pour se rendre chacun chez soi.

À cinq heures, Julian d’Hérigoyen était de retour à son hôtel.

Après avoir changé de toilette, Julian se rendit dans l’appartement de sa femme.

Madame d’Hérigoyen venait de descendre au jardin.