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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/327

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— Felitz Oyandi aura été rejoindre le Mayor, ces deux gaillards-là sont faits l’un pour l’autre, dit Bernard en riant.

— Dans tous les cas, dit Julian, je ne leur conseille pas de venir à Paris, car s’ils osaient s’y risquer, ce serait leur dernière étape.

— Je ne serai véritablement heureuse, murmura Denizà à demi-voix, que lorsque je serai certaine que ces deux hommes sont enfin réduits à l’impossibilité de nuire.

— Tu n’a plus rien à redouter ni de l’un ni de l’autre, ma chérie, lui dit tendrement Julian.

Nous n’insisterons pas davantage sur les événements de cette histoire rétrospective qui ne saurait être qu’un résumé très succinct.

Les trois années qui suivirent se passèrent sans incidents dignes d’être rapportés.

Nos personnages étaient heureux et jouissaient paisiblement de ce bonheur si chèrement acheté.

On n’avait plus entendu parler des deux féroces bandits.

Cette fois tout faisait supposer qu’ils ne reparaîtraient plus.

Le docteur d’Hérigoyen et don Cristoval de Cardenas les croyaient morts.

Seuls, Julian et Bernard, plus avisés ou plus soupçonneux, se tenaient sur leurs gardes.

L’haciendero avait fait un court voyage au Mexique ; mais il s’était hâté de revenir à Paris qu’il affectionnait chaque jour davantage.

Nous ajouterons qu’au moment où recommence notre récit, c’est-à-dire au commencement de l’année funeste 1870, Vanda avait près de seize ans et Armand de Valenfleurs vingt et un.

Tous deux avaient tenu ce qu’ils promettaient.

Ils étaient admirablement beaux, et ils commençaient à s’apercevoir, chacun à part soi, et sans peut-être oser se l’avouer à eux-mêmes, qu’il était fort heureux pour eux de ne pas être frère et sœur.